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Agri Obtentions axe sa stratégie sur l’agroécologie

« Nous souhaitons rester présents sur les espèces majeures, mais avant tout sur les espèces de diversification », précise Vincent Béguier, directeur général d'Agri Obtentions (au centre) entouré de François Cuvelier, directeur commercial, et Olivier Legall, président.

Le semencier Agri Obtentions mise sur la diversité de sa gamme et l’innovation pour atteindre 25 M€ de chiffres d’affaires d’ici 2030. La recherche et développement est largement orientée sur l’agroécologie.

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Se positionner comme le « semencier de l’agroécologie ». Telle est l’ambition affichée par Vincent Béguier, directeur général d’Agri Obtentions, mercredi 24 avril, lors d’une conférence de presse à Paris. La filiale de l’Inrae, qui a fêté ses 40 ans l’an dernier, a pour objectif d’atteindre 25 M€ de chiffre d’affaires à l’horizon 2030, dont 80 % en variétés agroécologiques.

Actuellement, Agri Obtentions génère un chiffre d’affaires de 13 M€ en France avec 62 % de produits à impact agroécologique, déjà identifiés par une signalétique dédiée. Cette dernière concerne les légumineuses et d’autres variétés de grandes cultures avec un haut niveau de CEPP (certificat d’économie en produits phytosanitaires).

Nouvelle identité de marque

Pour affirmer sa position d’acteur de la transition agroécologique, Agri Obtentions a ainsi changé récemment d’identité visuelle, avec le slogan « Diversité et innovation au service de la transition agroécologique ». Par ailleurs, la direction commerciale a été restructurée début 2024, avec quatre responsables de zones implantés dans quatre régions.

« Nous souhaitons consolider notre présence sur l’ensemble du territoire et nous adapter aux spécificités régionales. C’est aussi une façon d’être plus proche de nos clients distributeurs et de leur apporter un suivi technique pour l’utilisation de nos semences », développe François Cuvelier, directeur commercial d’Agri Obtentions.

Espèces de diversification

« Face aux nouvelles attentes des consommateurs, des distributeurs et des agriculteurs, nous souhaitons continuer à proposer une offre très diversifiée », explique Vincent Béguier. Il se réjouit d’être le premier obtenteur en protéagineux, triticale, lentille, sarrasin, céréales et protéagineux bios. « Nous sommes présents sur les espèces majeures, mais avant tout sur les espèces de diversification », poursuit-il, indiquant que les efforts d’innovation vont porter sur plus de quinze espèces différentes.

À ce jour, 450 variétés sont proposées par Agri Obtentions en céréales, protéagineux, légumes secs, plantes fourragères, potagères, sarrasin, plantes de services, associations d’espèces… dans un objectif de « diversification rotationnelle ». « La nouvelle génétique demande un accompagnement technique poussé », insiste François Cuvelier, indiquant qu’Agri Obtentions souhaite accentuer ses partenariats pour vulgariser les itinéraires techniques, tel celui mis en place il y a deux ans avec le constructeur Lemken, sur le pois et la féverole.

30 % du chiffre d’affaires pour la R&D

Pas moins de 5 M€ sont consacrés chaque année à la recherche et au développement, soit 30 % de son chiffre d’affaires. Par ailleurs, 5 % de ce chiffre d’affaires est investi dans le cadre d’un partenariat contractuel avec l’Inrae. « Nous pouvons ainsi travailler sur des sujets plus risqués qu’un obtenteur privé, afin d’ouvrir la voie », estime Vincent Béguier.

La société semencière a également levé ces douze derniers mois 4 M€ auprès de l’ANR et de Bpifrance pour investir dans des projets collaboratifs sur la transition agroécologique d’une durée de cinq ans. « L’ensemble de ces projets multipartenaires déploient un budget total de 40 M€ », détaille Vincent Béguier. Agri Obtentions collabore, par exemple, au projet AlinOVeg piloté par Roquette, ValoN ou Letsproseed.

Travaux sur les microorganismes du sol

Le semencier travaille à plus long terme à déployer une activité « holobionte », c’est-à-dire l’association entre les plantes et leurs microorganismes du sol associés. « Il s’agit encore d’un concept de recherche fondamentale, mais qui monte très fortement », détaille Vincent Béguier, estimant qu’il s’agit d’une voie majeure pour pouvoir réduire les intrants.

« Plusieurs applications sont possibles, soit via la plante qui par sa génétique pourra mobiliser des fonctions microbiennes dans le sol, soit via l’activité des microorganismes associés à la semence ou en application », détaille le directeur général. Ces projets pourraient déboucher d’ici 5 à 10 ans. Agri Obtentions est par ailleurs présente dans le projet Optileg visant à renforcer les interactions symbiotiques entre les légumineuses et les microorganismes du sol.

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